Mon travail de recherche artistique se base sur les potentiels narratifs, linguistiques et sculpturaux des matières et gestes textiles. Par un processus d’observation, de mise en lien, de récolte de récits et de recherche de mémoires, je tisse et fabrique des paysages, en relation avec les environnements dans lesquels je travaille.

En jouant sur la frontière entre la construction et la destruction, l’abstraction et la figuration, les territoires qui se déploient au travers des pièces tentent de figurer une impression de mouvement perpétuel, de fabrication infinie. Par l’usage de couleurs, matières et formes géométriques simples, ces paysages questionnent des notions plus globales telles que l’industrialisation, la transmission, la perception, l’anthropologie et la mondialisation.

Les objets, symboles et motifs que je fabrique représentent des lieux précis, retracent des récits spécifiques, tout en mettant en lumière le potentiel universel fort des matériaux, gestes et savoir-faire issus des artisanats textiles.

Finalement, mon travail est un quête continuelle d’espaces, d’histoires et de mythes collectifs, de territoires et paysages communs, dans lesquels chacun pourrait se situer, se sentir familier et se projeter. En cherchant les multiples sens, tant techniques que symboliques, du tissage, je tente de mettre en lumière la complexité du maillage global humain, et souligner la subjectivité de ses limites.