Ma démarche artistique est une interrogation continue de ce que signifie : tisser. Le tissage ne se définie pas uniquement comme un savoir faire technique dans mon travail, mais aussi comme une manière d’envisager, décrypter, et peut être, comprendre le monde actuel.

Cette recherche se matérialise à travers deux projets principaux : Le Motif dans le territoire et Le Mythe de Jacques Anquetil. Ces deux works in progress interrogent les potentiels techniques et narratifs des textiles.

Le Motif dans le territoire questionne les liens qu’entretiennent les motifs et matières des objets textiles, avec leur environnement de production. Les pièces tentent de définir et représenter les territoires dans lesquelles elles sont fabriquées. Les motifs ne rendent pas forcément compte d’une réalité concrète, mais se dessinent souvent à travers les perceptions sensibles des individus qui participent au projet.

Le Mythe de Jacques Anquetil s’intéresse plus particulièrement aux capacités symboliques et métaphoriques du tissage. Dans ce projet, l’identité d’un tisserand méconnu s’entremêle à celle d’un célèbre coureur cycliste par un jeu de vocabulaire, de couleur et de matière. Les pièces cherchent à mettre en lumière les liens techniques et philosophiques qui unissent deux disciplines qui semblent pourtant n’avoir rien en commun : le cyclisme et le tissage.

Par un ensemble de sculptures, dessins, textes, installations et performances, ma recherche sur le tissage questionne systématiquement l’origine des objets, des matières et leur déploiement spatio-temporel. Mes pièces font souvent référence à l’agriculture, l’industrialisation, l’urbanisme, le cyclisme, les savoir-faire artisanaux et leurs mythologies respectives. Mon travail finit toujours par interroger des concepts plus globaux et universaux tels que : la dualité des récits collectifs et individuels, la mémoire, l’anthropologie, le colonialisme, l’identité culturelle, le langage et la mondialisation.