Associé au texte lu lors de la performance, le tissage réalisé sur le métier à tisser Hommage à Jacques Anquetil devient une retranscription abstraite du récit de la vie du tisserand. Cet assemblage tente de mettre en lumière la racine commune latine du tissage et de l’écriture : « texere », tisser, écrire.
De cette origine commune est probablement venue l’idée conceptuelle et poétique qu’un textile est semblable à un morceau d’histoire, une forme d’écriture en soi. C’est de ce concept philosophique et métaphorique que repose l’un des points essentiel de ma recherche artistique : tisser c’est raconter, tisser c’est transmettre.

Le texte de la performance est petit à petit devenu un motif répétitif, déployé sur différents supports, comme sur la surface textile du Maillot jaune de Jacques Anquetil.
À distance, la pièce semble n’être qu’un simple maillot jaune, emblème majeur du Tour de France. Mais, en s’approchant, on aperçoit une écriture, dissimulée dans la trame du coton jaune. L’histoire du tisserand se révèle alors, de manière fantomatique et fragile.
Le jeu d’échelle, de forme et de couleur joue également avec les concepts de représentation et de symbole culturel collectif et intime.

Vues de l’exposition Faire le mur, Ateliers MilleFeuilles, 2021, Nantes
Crédits : Philippe Piron